Pièce en trois actes et à trois personnages, Painting Churches (1976) met en scène une situation ordinaire – un déménagement – avec une férocité comique, tout en laissant place à des instants de grâce poétique.
La scène se déroule à Boston, chez les Church. Le père, éminent poète au bord de la sénilité, égrène vers, rimes, et souvenirs d’Ezra Pound ou de Robert Frost. La mère, sous ses apparences excentriques et mondaines, veille sur lui d’un œil impitoyable et tendre, tout en s’efforçant de remplir d’interminables cartons. Arrive leur fille unique, jeune peintre en pleine ascension, qui vient pour aider ses parents à déménager, mais aussi pour peindre leur portrait.
L’écriture de Tina Howe se révèle particulièrement physique : tissée de rythmes poétiques, elle foisonne aussi d’onomatopées et de descriptions sensorielles qui donnent du corps au dialogue et proposent aux comédiens un texte dynamique. Empreinte de l’héritage de Ionesco et de lyrisme, la pièce mêle une réflexion sur l’approche de la mort à une célébration de l’instant présent rehaussé par l’art.