La céramique, jusqu’à la fin du XIXe siècle, ne fut au Maghreb qu’un artisanat, féminin (le plus souvent, épisodique, sans tour et sans four et destiné au marché local) ou masculin (alors permanent et destiné à un marché plus vaste). L’arrivée de nouveaux praticiens après 1870 changea profondément les choses. Des artisans d’art se mirent à signer leurs œuvres de moins en moins liées à la conservation ou au façonnement de la nourriture. Mais un changement plus important s’annonce avec l’apparition de la figure de l’artiste, dont les œuvres, toutes uniques, vont avoir une valeur économique considérablement plus élevée que celles des artisans d’art. Jusqu’à présent, ces trois catégories coexistent et entretiennent des relations complexes.
Ce numéro est complété d’un 2e dossier hommage : « Francisco Márquez Villanueva, la pensée critique d’un grand chercheur humaniste ». Coordinateurs : Abdelatif Ben Salem (Tunisie, traducteur de Juan Goytisolo), Yannick Llored (université de Nancy) et Isabelle Touton (université de Bordeaux).
Invité du numéro : l’artiste-céramiste maghrébin Rachid Koraïchi (cahier-couleur intérieur)