Comme chaque année, Anglophonia se caractérise par son esprit d’ouverture. Aucun cadre théorique n’est privilégié et aucun n’est exclu. Notre revue est avant tout conçue comme un lien d’échange et de réflexion. Cet esprit d’ouverture – et de liberté – fait écho à la formule choisie par les éditrices du numéro précédent (Nathalie Vincent-Arnaud et Amélie Josselin-Leray) pour résumer Anglophonia : « de la diversité avant toute chose ».
Plus précisément pour le présent numéro, cette diversité inclut l’étude de termes grammaticaux tels que la préposition for et son rôle entre repère et repéré (Philippe Rapatel), les articles définis, les pronoms personnels, les démonstratifs et leurs modes d’accès à la référence (Laure Gardelle), le submorphème sm- et les traces d’une invariance conceptuelle attachée à cette forme (Line Argoud). Elle passe également par une comparaison de constructions proches, comme tell oneself et say to oneself en lien avec le point de vue et la subjectivité (Sandrine Oriez), par une analyse des constructions V ØNs et du rapport entre ØN et son verbe (Sophie Dufossé Sournin) ou par des phénomènes linguistiques moins étudiés, tels que les doubles modaux (Patrice Larroque). Elle laisse également place aux écrits critiques, voire polémiques, comme l’article de Jim Walker, qui milite pour une plus grande prise en compte des variétés de l’anglais, y compris de l’anglais non-standard. La linguistique conçue dans sa grande diversité ne se limite pas à l’analyse grammaticale ; son apport aux études littéraires est incontestable, comme en témoigne l’article de Monique De Mattia-Viviès, consacré au discours rapporté et à l’hybridité de certaines formes du discours rapporté.