Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, les machines sont mises en scènes dans l’espace public, avec le chantier du Louvre ou les feux d’artifice, et au théâtre, de Mirame et Andromède aux opéras de la période révolutionnaire, en passant par les tragédies à machines du théâtre du Marais, la Psyché de Molière, les tragédies lyriques de Lully et Quinault. Ce dossier étudie ces « scènes de machines » en cherchant d’abord à les situer. Il suit leur importation, des spectacles romains aux scènes parisiennes, et les cherche dans des écrits et des images : didascalies, périodiques, écrans de feu, tapisseries… Les machines y sont mises en scènes pour mieux attirer le public, ou pour figurer le pouvoir du roi. Les articles réunis ici interrogent les effets de ces spectacles, entre action vraisemblable et illusion des sens. La machine n’est-elle pas aussi machination ? La surprise qu’elle provoque est prise dans une tension entre admiration et tromperie, entre plaisir et violence. Le théâtre machiné apparaît alors comme le lieu d’une réflexion sur l’exercice de la force et ses effets, sur la manière dont elle peut susciter le plaisir, l’agrément et l’adhésion.
n° 105 – Scènes de machines
Effets et pouvoirs
Auteur : Marine ROUSSILLON, Kirsten DICKHAUT (coord.)
N° ISBN : 978-2-8107-0759-1
Format et nombre de pages : 16 × 24 cm – 222 p.
Année : 2021
Réf. : LC 105
25,00€
Auteur
Marine ROUSSILLON est maîtresse de conférences en littérature française à l’université d’Artois. Normalienne, agrégée, elle est l’autrice d’un ouvrage consacré à l’imaginaire médiéval du XVIIe siècle, Don Quichotte à Versailles (Champ Vallon, 2021). Ses recherches portent sur les usages politiques des lettres et des arts, notamment à la cour de Louis XIV. Elle a dirigé un numéro de la Revue d’histoire du théâtre consacré aux « Récits et imaginaires des fêtes de cour » (2019) et est responsable de la bibliothèque numérique des divertissements de cour Merveilles de la cour : https://merveilles17.huma-num.fr
Kirsten DICKHAUT est professeur de littératures française et italienne à l’université de Stuttgart. Elle s’intéresse actuellement au théâtre à machines et aux effets de la magie dans les littératures italienne et française de la Renaissance aux Lumières.