Les constructions identitaires réservent parfois des surprises, faisant appel à des ascendances inédites, convoquant des parentés imprévues. Si le phénomène a été assez largement étudié comme mode d’affirmation des pouvoirs conquérants, on l’a plus rarement relié aux élaborations identitaires des minorités et des diasporas. Or celles-ci, du fait même de leur position marginale, ont eu souvent recours à la construction/reconstruction généalogique. La quête de filiation, le lien biologique et/ou spirituel revendiqué, étaye fréquemment une stratégie de distinction ou de pouvoir. Il a a aussi pour objet de cimenter une identité collective, de donner corps à une expérience singulière, de ressouder une communauté. La période coloniale a été particulièrement propice à ces constructions sur les origines de la part d’Occidentaux confrontés à une altérité qui leur échappait. Elles ont bien souvent été réappropriées par les populations concernées, réutilisant, dans de nouvelles situations sociales et historiques, le discours bâti à leur sujet.
Diasporas
n° 05 – Généalogies rêvées
Auteur : Sophie DULUCQ (coord.)
N° ISBN : 2-85816-917-7 (978-2-85816-917-7)
Format et nombre de pages : 16 x 24 cm – 254 p.
Année : 2004
Réf. : DIA 05
20,00€