J’élève mon enfant, Élever bébé, Élever mon enfant aujourd’hui, Unser Baby, Das Elternbuch, Kindersprechstunde… L’un de ces guides accompagne aujourd’hui une grande partie des jeunes parents français et allemands. Or, au-delà des ressemblances, on ne construit pas de part et d’autre de la frontière les mêmes représentations de ce qu’est un enfant, un parent, une mère ou un père, de ce que signifie « élever » un enfant, du rôle des médecins, etc. Si les pères sont quasiment absents des guides étudiés, il en va autrement des mères, soumises à une série d’injonctions inscrites dans le registre du devoir. La mère française, qui partage sa responsabilité avec d’autres instances, se voit concéder quelques espaces d’autonomie. De son côté, véritable « professionnelle » de la maternité dévouée à son enfant, la mère allemande ne saurait envisager d’exercer un métier.
Au gré d’une analyse serrée du discours prodigué aux parents, cet ouvrage novateur met en évidence les processus de culpabilisation des mères, les attentes latentes, les représentations dominantes, les contradictions des experts de la petite enfance. Il met en lumière, par la comparaison entre deux sociétés européennes en apparence si proches, de profondes différences dans le rapport à la parentalité, au rôle social des femmes et des mères.