Comment échapper aux conditionnements de sexe, de classe, de race, aux rôles qu’on m’impose ? Comment, du moins, m’en éloigner ? Toutes ces questions, la pièce de Samuel Pivo – Loin de Delft – les pose à travers une dramaturgie de la relation et de l’espace en nous racontant avant tout un voyage, une enquête, une quête, des rencontres : un homme blanc, européen, un peintre qui voudrait être Vermeer et travaille en quelque sorte à le devenir en copiant ses tableaux, cherche à retrouver, au prix de sa vie elle-même, dans ce pays d’Afrique inconnu et en proie à des troubles politiques, son amour perdu, une femme venue là par engagement humanitaire, victime d’un meurtre horrible. La quête est donc, au départ, amoureuse, romantique et individualiste. Mais devient peu à peu politique et métaphysique, parce que cet autre lieu, cet autre monde, les êtres qui l’habitent, contaminent le moi du personnage, transforment son dessein, font dévier sa trajectoire.
La pièce est complétée d’une préface, d’un entretien avec l’auteur et de deux analyses : une étude dramaturgique de l’œuvre et une analyse de ce que la pièce nous apprend de la géographie et des pensées politiques de l’espace.