Bien plus qu’un courant littéraire, le romantisme anglais est perçu dans cet ouvrage comme inhérent au mouvement révolutionnaire qui s’étend de 1780 à 1830. Il naît des déceptions consécutives à l’échec de la Révolution et au triomphe du conservatisme et du réformisme, qui engendrent une réflexion neuve sur la « Politique du Bonheur ». Considérant William Blake comme le personnage central du romantisme, cette étude offre une interprétation nouvelle de la pensée romantique et s’attache à en montrer la dimension profondément politique et philosophique. De longues et nombreuses traductions originales des poèmes de Blake, Wordsworth et Coleridge pour la première génération, et de Shelley, De Quincey, Byron et Keats pour la seconde, permettent au lecteur de saisir la dynamique interne du passage du culte de la Révolution à la célébration de l’imagination comme moteur universel de la soif de libération.
L’ouvrage, dont l’analyse fouillée et argumentée renouvelle et approfondit de façon convaincante des faits déjà connus, restitue avec clarté et passion les processus qui font du romantisme anglais la source d’une conception nouvelle de l’Histoire et de la Nature, et met en évidence sa pertinence dans le contexte des mouvements de libération qui secouent le monde d’aujourd’hui.