Le Moine est un roman sulfureux, comme le XVIIIe siècle a su en produire. L’anti-catholicisme qui l’inspire offre à la vindicte publique les agissements criminels d’un supérieur de couvent pétri de vertus, qui succombe, étape par étape, à toutes les tentations. Celles, banales, de la chair, que lui procure une novice (en réalité agent du Diable) et qui ouvrent en lui de nouveaux appétits, car la sexualité mène au crime, c’est bien connu. Ambrosio, pris au piège de désirs inexplorés, est inéluctablement conduit vers de nouveaux méfaits. Viols, matricide, inceste… sous l’œil courroucé de Satan, qui mène le bal et obtiendra du pécheur une fatale signature, scellant son destin et sa chute.
A priori rien de vraiment original dans ce parcours faustien, qui a pourtant suscité une attention soutenue de génération en génération. Alors que les surréalistes – surtout Éluard et Breton – en avaient fait l’étendard de leur combat, la récente adaptation du Moine à l’écran, par Dominik Moll, atteste de l’intérêt sans cesse renouvelé pour cette œuvre intemporelle.
Cet ouvrage, revu, augmenté et annoté par Maurice Lévy, reprend la traduction originelle de cette œuvre emblématique du roman gothique.
Avec préface et postface de Maurice Lévy,
et 16 lithographies inédites de René Berthon d’après les dessins de Dominique Vivant Denon