Depuis une quinzaine d’années, les études sur les ibadites se sont multipliées, favorisées notamment par l’édition de sources autrefois difficilement accessibles. Alors que la plupart des publications s’interrogent sur les origines de l’ibadisme, sur sa théologie et son histoire médiévale, ce numéro traite de la place qu’occupe aujourd’hui dans la société nord-africaine cette minorité religieuse, à laquelle le contexte politique très turbulent de ces dernières années impose de nouveaux défis.
Après un lent recul géographique entamé au lendemain de la chute de Tahert en 909, les Berbères ibadites se sont finalement concentrés dans trois régions bien particulières, caractérisées par un certain isolement, au nord-ouest de la Libye, en Tunisie et en Algérie. Dans les trois cas, ils vivent aux côtés des musulmans malikites ; à Djerba, ils côtoient également une petite communauté juive. Réputés pour leur discrétion, les ibadites sont la plupart du temps inconnus des autres musulmans, même au sein des pays dans lesquels ils vivent, ou demeurent si méconnus que certains préjugés historiques perdurent.
Les études réunies dans ce volume permettent de souligner ce qui rapproche fortement les trois régions ibadites et ce qui les différencie les unes des autres. Elles ont été rédigées par des chercheurs confirmés, mais aussi des gens très éloignés des milieux académiques qui ont accepté de décrire la minorité ibadite à laquelle ils appartiennent et/ou d’enquêter sur leur région natale.
Ont contribué à ce numéro :
Tahar Bellal, Brahim Benyoucef, Mathilde Bielawski, Denise Brahimi, Vermondo Brugnatelli, Mounia Chekhab- Abudaya, Olivier Collet, Nabel Dbeez, Agnès De Féo, Rachid Hakkari, Lucette Heller-Goldenberg, Valerie J. Hoffman, Augustin Jomier, Jacqueline Jondot, Mehdi Ali Khodja, Mongi Ben Maad, Mohamed Merimi, Soufien Mestaoui, Floriane Morin, Beniamino Polimeni, Virginie Prevost, Walid Ben Omrane, Bernadette Rey Mimoso-Ruiz, Mohammed Habib Samrakandi.
– Présentation de la revue le site Grégoire de Tours