Parler des « frontières latino-américaines » comme d’une catégorie d’analyse a-t-il du sens ? Observe-t-on des processus historiques comme contemporains, des fonctionnements similaires du Rio Grande à la Terre de Feu ? L’ambition de ce numéro est de confronter des éclairages empiriques abordés dans le champ des sciences sociales et politiques (histoire, géographie, anthropologie, science politique) à même de montrer par quels prismes et quels cadres théoriques les frontières latino-américaines peuvent être interrogées de façon diachronique, multidimensionnelle et multiscalaire.
À la fois lignes de fractures géopolitiques, cicatrices de l’histoire et interfaces économiques et culturelles, les frontières latino-américaines ont en commun d’avoir connu les mêmes grandes phases historiques depuis la colonisation, d’abord l’ébauche d’un maillage colonial, puis la formation des États indépendants. Le découpage actuel en une vingtaine d’États est désormais consolidé, les tracés des frontières globalement stabilisés, même si des litiges persistent. Instabilités internes, crises politico-économiques et difficile contrôle des flux et trafics de toutes sortes sont les principaux éléments de mise sous tension des frontières de l’Amérique latine aujourd’hui.
Caravelle
Caravelle n° 122 – Frontières en Amérique latine
Constructions, déconstructions, mises à l’épreuve
Auteur : Lucile MEDINA, Emmanuelle PEREZ TISSERANT (coord.)
N° ISBN : 978-2-8107-1291-5
Format et nombre de pages : 16 × 24 cm – 186 p.
Année : 2024
Réf. : CAR 122
27,00€
Auteur
Lucile MEDINA est professeur de géographie à l’université Paul-Valéry Montpellier 3 et membre du LAGAM.
Emmanuelle PEREZ TISSERANT est maîtresse de conférences en histoire à l’université Toulouse – Jean Jaurès. Sa recherche, plusieurs fois primée, porte sur la zone frontière entre États-Unis et Mexique au XIXe siècle, en particulier la Californie.