Sans prétendre dresser un bilan exhaustif des « révolutions arabes » cinq ans après leur déclenchement, ce numéro entend mettre à profit un certain recul par rapport à l’événement pour mettre à distance le déferlement de paroles, d’images et d’émotions qui a accompagné le moment déclencheur de 2011. Il propose d’en relire tel ou tel aspect au regard des trajectoires historiques et des cultures politiques singulières qui sont celles des différentes sociétés secouées à des degrés très divers par l’événement.
Autrement dit, il entend privilégier à la fois l’historicité propre des sociétés et le temps long de leurs évolutions. Pas plus dans les sociétés arabes qu’ailleurs dans le monde, les révolutions ne se font en un jour, faut-il le rappeler ? C’est pourquoi nous parlons d’« itinéraires arabes en révolution ». Gardons-nous donc d’asséner des jugements et de promouvoir un prêt-à porter démocratique, acceptons modestement d’observer les réalités mouvantes du terrain.
Le chercheur David Alexander (l’invité de ce numéro) examine avec érudition la genèse de la légende de l’épée du prophète Muhammad, dhu’l faqar. Celle-ci est dotée d’un pouvoir quasi magique. Elle est devenue un des insignes du califat, mais également un signe du mahdi et un symbole des « Jours derniers ». La possession de dhu’l-faqar, perçue comme une « sainte relique », conférait une certaine légitimité politique et spirituelle aux yeux de la communauté musulmane.
Ont contribué à ce numéro :
Tewfick Aclimandos, David Alexander, Paul Alliès, Jean-Pierre Cavaillé, Jean-François Clément, Jean Faury, Richard Figuier, Abdallah Gabsi, Alain Gérard, Patrick Haimzadeh, Lucette-Heller Goldenberg, Clothilde Houot, Mélanie Matarese, Nadine Méouchy, Khadija Mohsen-Finan, Nadine Picaudou-Catusse, Malika Rahal, Philippe Pétriat, Mohamed Oubahli, Pierre Vermeren, Kitty Sabatier, Mohammed Habib Samrakandi, Marion Slitine.
Invitée du numéro : Kitty Sabatier, artiste-calligraphe (cahier-couleur intérieur)