Même si la politique du paysage impose une relance, diverses lois au cours de ces dernières décennies ont impulsé un renouveau et densifié l’affluence du paysage sur la scène politique, sociétale et scientifique. Elles ont concouru à l’émergence de savoirs scientifiques et techniques tout comme de pratiques professionnelles renouvelés au regard des nouveaux impératifs d’amélioration des connaissances, de la transversalité des politiques publiques et de la formation et montée en compétences professionnelles que porte la politique du paysage à l’échelle nationale. Si les politiques du paysage sont devenues une affaire publique, impliquant une visée démocratique, elles nécessitent de nouveaux dispositifs pour partager une culture toujours inscrite à la croisée des regards, favorisant ainsi une prise de distance par rapport au monde confiné et traditionnel de l’art des jardins d’une part et du seul savoir expert de l’autre.
Le paysage se serait-il démocratisé ? Cette évolution nécessaire a suscité des formes de partage, de mise en débat des enjeux des paysages à des échelles locales qui s’appuient sur des modalités de médiation dont les réseaux font sans nul doute partie. Ces réseaux seraient un vecteur et l’un des passages nécessaires pour renforcer la territorialisation des politiques du paysage qui jusqu’alors restaient fortement centralisées. Ce numéro vise à nourrir cette réflexion, illustrée par de nombreux exemples pris pour l’essentiel dans le sud-ouest de l’Europe.