À la croisée de l’histoire de l’art et de l’histoire sociale, le recueil envisage les circulations d’artistes et d’artisans relevant des métiers d’art. En suivant les parcours individuels de ces créateurs, et parfois leur destinée collective sur plusieurs générations, c’est la nature des dynamiques sociales et culturelles existant ainsi en contexte migratoire qui est appréhendée. Le dossier s’attache en effet à replacer ces parcours au sein des réseaux qui permettent de comprendre à la fois l’inscription sociale spécifique de ces artisans itinérants, leur vécu migrant voire diasporique, et également bien sûr le développement de leurs pratiques artistiques. L’effet de ces mobilités se repère à plusieurs échelles (géographiques comme temporelles) en croisant l’analyse des techniques et des savoir-faire à celle des productions et des œuvres ; c’est ainsi qu’on peut, par exemple, reconsidérer l’utilisation et l’appropriation de certains gestes ou préparations, tout comme, dans une dimension stylistique ou iconographique, l’apparition, la diffusion ou l’altération de certains motifs.
Le thème classique des transferts culturels est revisité à travers les acteurs qui propagent modèles et techniques. L’attention au cas des zones rurales, rarement considéré dans ce domaine, donne une dimension inédite au sujet. Plusieurs entretiens viennent élargir le questionnement au temps présent, notamment à partir de l’exemple nord-américain.
Revue soutenue par l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS.