On observe depuis plusieurs décades le développement de recherches sur les pratiques d’enseignement en classe menées sous couvert de paradigmes divers. Pour leur part, les recherches didactiques s’attachent à suivre le fil du rapport au savoir (Joshua, 2002) dans les situations d’étude. Les problématiques développées, les concepts utilisés et les résultats produits ont mis en évidence le besoin d’analyses comparatistes dont témoignent divers colloques et publications. La caractéristique des travaux qui y sont communiqués est de mobiliser des cadres théoriques en partie communs mais spécifiés selon les traditions disciplinaires existantes et/ou les emprunts effectués à d’autres domaines des sciences humaines et sociales. En interrogeant ainsi la question des frontières entre les différents champs de recherche, les approches comparatistes ont conduit à des repositionnements épistémologiques et à la délimitation de nouveaux espaces et objets d’étude au carrefour de problématiques épistémologiques et interactionnelles (Schubauer-Leoni et Leutenegger, 2005) dont rendent compte les études menées in situ.
Ce numéro souhaite contribuer à l’avancée de la réflexion dans ce domaine en proposant une série d’articles traitant de recherches concernant les pratiques ordinaires dans les classes du primaire et du secondaire. Dans le but d’approfondir la discussion comparatiste entre didactiques, les contributions sollicitées s’attacheront sur la base de travaux empiriques en classe à :
traiter des modes de diffusion des savoirs dans différentes institutions scolaires ; mettre en tension une ou plusieurs disciplines autour d’un même questionnement ; discuter de la pertinence des concepts mobilisés en pointant leurs adaptations et/ou leurs conversions dès lors qu’ils migrent d’une discipline à une autre, d’un domaine théorique à un autre ; présenter des avancées méthodologiques ; mettre en débat des phénomènes ou des résultats problématiques.