Tout témoigne aujourd’hui d’une maladie du nom qui menace de jeter l’homme de la globalisation dans un scientisme religieux, totalitaire – dans une civilisation retournée contre elle-même.
Au-delà d’un diagnostic sur l’état du lien social contemporain, l’ouvrage s’efforce de proposer des concepts susceptibles de permettre l’analyse, de saisir le réel en jeu. Il s’agit aussi de penser une alternative au formatage massif imposé par le discours capitaliste et à ses conséquences pour les sujets. Ceux-ci ne sont pas sans ressources : protestation du symptôme, irréductibilité du féminin, amour, création…
Il ne paraît pas qu’on puisse amener l’homme par quelque moyen que ce soit à troquer sa nature contre celle d’un termite ; il sera toujours enclin à défendre son droit à la liberté individuelle contre la volonté de la masse. Un bon nombre de luttes au sein de l’humanité se livrent et se concentrent autour d’une tâche unique : trouver un équilibre approprié, donc de nature à assurer le bonheur de tous, entre ces revendications de l’individu et les exigences culturelles de la collectivité. Et c’est l’un des problèmes dont dépend le destin de l’humanité que de savoir si cet équilibre est réalisable au moyen d’une certaine forme de civilisation, ou bien si au contraire ce conflit est insoluble.
Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation [Kultur] (1929)