« Qui sont ces êtres anonymes et obscurs que le dramaturge jette sans ménagement dans l’arène de l’action ? Sans même prendre la peine de leur donner un nom, des initiales, ne serait-ce qu’une voix – parfois, si : quelques vers, un numéro d’ordre, tout juste un corps… –, il les fait déambuler, comme étourdis, au sein de l’intrigue ; masses opaques, ombres qui vont et viennent près de l’incandescence des autres, les véritables fruits de son imagination : les personnages… Il arrive parfois, cependant, que les comparses se rebellent… et décident soudain d’arrêter la représentation, de revoir la distribution, de mettre la pièce en cause et de se poser la grande question : que faire ? »
C’est ainsi que José Sanchis Sinisterra présente sa pièce, où le théâtre devient la représentation du monde et de ses conflits. On pourrait s’attendre à une de ces œuvres expérimentales ou militantes pour public convaincu. Les Figurants est bien plus que cela : ses répliques sont tissées dans un humour de la meilleure veine, antidote contre la solennité et la transcendance, parasites inévitables des grands sujets. Un humour qui est aussi la matière première de la complicité qui s’établit entre un public qui joue son propre rôle et des figurants révoltés qui se sont emparés du théâtre. Plaisir du texte et plaisir du théâtre dans une pièce troublante, qui est un peu un concentré de la vie et du théâtre, du théâtre de la vie de ce dernier quart de siècle tourmenté.
Los Figurantes / Les Figurants
Auteur : José SANCHIS SINISTERRA
Traduit par Geneviève Lachery Théron
N° ISBN : 978-2-8107-0167-4
Format et nombre de pages : 15 x 21 cm – 180 p.
Nouvelle édition
Année : 2011
Réf. : NOUV 14
10,50€
Épuisé
Auteur
José Sanchis Sinisterra est né en 1940 à Valence où, dès l’âge de 18 ans, il devient directeur du Théâtre espagnol universitaire de la faculté de lettres. En 1977, il fonde à Barcelone « El Teatro Fronterizo », un atelier de création et d’expérimentation textuelle, puis en 1989, la « Sala Beckett ». Théoricien et praticien du théâtre, il privilégie toujours la recherche de formes novatrices, en marge des mouvements de mode. En 1990 il obtient le prestigieux Prix National du Théâtre, après le grand succès de sa pièce ¡Ay, Carmela !, adaptée au cinéma par Carlos Saura.