Au XVIIe siècle, à l’instar des principales cours européennes, la monarchie espagnole voit émerger la figure du favori, ou valido. Ce personnage au statut mal défini bénéficie de la pleine confiance du souverain qui lui a confié les affaires de l’État. Si son rôle est avant tout politique, le valido ne limite pas ses interventions à la seule sphère publique : il est lié au monarque par des liens profonds de proximité et d’amitié qui font de lui le détenteur d’un pouvoir particulier et le dépositaire d’une grâce singulière. Non seulement maître des destinées du pays, mais aussi seule voie d’accès au souverain, il dispose de façon discrétionnaire des charges, des honneurs et des carrières. Cet ouvrage se concentre sur la première période du règne des favoris – celle de Lerma et d’Olivarès – qui marque l’apogée de ce système bicéphale, monstre politique qui sied à merveille aux sensibilités du baroque. Resituée dans une perspective économique et sociale (crise du XVIIe siècle, « décadence »), l’Espagne des validos est étudiée dans ses dimensions biographique, événementielle, culturelle et artistique. Raphaël Carrasco prête une attention particulière aux phénomènes d’opinion et de propagande, sur lesquels n’existe à ce jour aucune synthèse. Enfin, à travers l’étude minutieuse de deux textes peu connus de Quevedo, l’auteur met en lumière la pensée du grand écrivain sur le valido, dégageant lignes de force et paradoxes d’une réflexion politique complexe. Au-delà des étudiants préparant la question de civilisation de l’agrégation d’espagnol, ce livre s’adresse à tous ceux qui s’intéressent à l’Espagne du Siècle d’or.
Amphi 7 • Langues • espagnol, portugais
L’Espagne au temps des validos 1598-1645
Auteur : Raphaël CARRASCO
N° ISBN : 978-2-8107-0053-0
Format et nombre de pages : 16 x 24 cm – 216 p.
Année : 2009
Réf. : SED 64
16,00€
Épuisé
Auteur
Raphaël Carrasco est professeur d’espagnol à l’Université Paul Valéry – Montpellier III. Ancien membre de la section scientifique de la Casa de Velázquez, ancien président du jury de l’agrégation externe d’espagnol, membre correspondant de la Real Academia de la Historia, il a consacré l’essentiel de ses recherches aux rapports entre politique et religion dans l’Espagne moderne (inquisition, morisques, judéo-convers, minorités sexuelles).