C’est une étrange, étonnante expérience pour un écrivain que d’être ainsi confronté à l’image qu’un critique attentif construit à partir de ses textes. Il m’est arrivé en lisant La Plénitude et l’exil d’avoir un moment de stupeur, un sursaut : “C’est moi, ça ?”. Eh oui, c’est moi, “dessinée” par ces tissages transversaux, ces pertinentes associations entre des récits en première apparence très éloignés, mais proches par une tonalité, une texture, une résonance que Sylvie Vignes a su débusquer. Quelqu’un me lit, m’“écoute”, et me donne de mes “nouvelles”.
Ce tissage serré, aigu et souple à la fois, me paraît exemplaire. Il ouvre des pistes pour le lecteur dont on espère que, ainsi guidé, il deviendra lui aussi ce navigateur sensible aux similitudes et aux dissemblances, attentif aux échos.
Claude Pujade-Renaud