On sait depuis l’Antiquité que la littérature et le sublime ont partie liée. Pourtant, malgré les fréquentes occurrences du terme chez les écrivains et l’importance reconnue par les traditions poétique et esthétique aux textes fondateurs sur le sublime (de Longin à Lyotard), le mot lui-même semble pâtir d’une signification incertaine, ou au contraire d’acceptions multiples, qui en gênent la saisie. Et de fait, il a fini par synthétiser toute une constellation de termes disparates, voire des notions contradictoires : ces tensions font sa richesse, mais expliquent aussi qu’il est difficile de ramener à l’unité ce qui assure, tour à tour ou simultanément, les caractéristiques de la lumière et de l’obscurité, de la profondeur et de l’éclat, de la visibilité et de l’invisibilité, du beau et du terrible… Le discours philosophique s’est largement emparé du sublime, au point de réduire trop souvent la part du littéraire à une illustration. L’enjeu du présent ouvrage est de montrer que, bien au-delà d’une application des modèles, les différentes inscriptions littéraires et artistiques du sublime, dans leurs contradictions et leurs équivoques, produisent le sens en engageant les œuvres à se confronter à ce qui excède leurs moyens, à ce qui fonde la représentation en-deçà ou au-delà d’elle-même.
Cribles
La littérature et le sublime
Auteur : Patrick Marot (éd.)
N° ISBN : 978-2-85816-866-8
Format et nombre de pages : 13,5 x 22 cm – 520 p.
Année : 2006
Réf. : CRIB 36
41,00€
Auteur
Patrick Marot est professeur de Littérature française à l’Université Toulouse-le Mirail. Il est aussi directeur-adjoint de l’équipe de recherche ELH. Ses sujets de prédilection sont Julien Gracq, la littérature narrative des XIXe-XXe siècles, et l’esthétique littéraire.