À l’heure du succès des idées « écoresponsables », « anti-gaspillage » et de la promotion du recyclage, l’objectif de ces 38es Journées de Flaran a été de faire le point sur le rapport au déchet dans les campagnes de l’Occident médiéval et moderne : qu’est-ce qui était considéré comme déchet ? Quelles en étaient les chaînes de traitement entre valorisation et simple dépôt ou stockage ? Une première thématique a concerné le rôle des déjections humaines et animales mais aussi des déchets domestiques (alimentaires) et techniques (de traitement des récoltes) dans les cycles culturaux. Les contributions ont permis de documenter les chaînes opératoires de traitement de ces déchets, depuis leur accumulation jusqu’à leur épandage éventuel dans les parcelles à amender.
Un second axe a envisagé le rôle structurant de ces pratiques du point de vue de la géographie agraire et des ressources environnementales. En effet, le recours à différentes ressources végétales périphériques des finages (buis, ajonc, goémon), comme produit d’amendement, amène à une relecture de l’espace agraire par ses marges. Enfin, la question des amendements a revisité le dossier des relations ville-campagne dans une perspective inversée et renouvelée. Le colloque a permis de montrer comment la ville approvisionne les campagnes en ordures qui deviennent dès lors des fumures. Le tout est évidemment soumis au système de gouvernement urbain et rural, considérant ces déchets tantôt comme des biens communs affermés au plus offrant, tantôt comme des produits dérivés. Une lecture juridique, administrative et surtout politique de la question a donc été aussi proposée.