« On avait le monstre chez nous et on ne le savait pas… » Dans un lieu indéterminé et dans un temps suspendu, sont réunies toutes les femmes décédées par « féminicide » : riches et pauvres, cultivées ou analphabètes, rebelles ou soumises. Enfin délivrées de leur condition de victimes silencieuses, elles nous racontent, chacune par un monologue qui lui est propre, leurs histoires venues des quatre coins du monde : Italie, Mexique, Afrique, Inde, France, Japon…
Nous devenons ainsi témoins des drames provoqués par une société encore machiste, des traditions cruelles, des mentalités arriérées, mais aussi par les stéréotypes et les conditionnements intérieurs. Les cas particuliers s’unissent et s’universalisent en une anthologie militante, lisible telle quelle ou théâtralisable, paradoxalement empreinte d’humour et d’ironie. Blessées à mort incite sans apitoiement le lecteur spectateur à réfléchir à la véritable condition de la femme – et de l’homme face à la femme – dans l’espoir d’agir sur le monde du XXIe siècle.
Spectacle « Ferite a morte »Représentation à la Fabrique (Univ. Toulouse Jean-Jaurès), mars 2016. Cliché : J.-P. Montagné