Bases navales, ports et infrastructures militaires maritimes occupent aujourd’hui de vastes emprises territoriales urbaines. Entre obsolescence fonctionnelle, échelle surdimensionnée, coûts de reconversion élevés et mémoire de guerre douloureuse, leur devenir suscite des débats publics et patrimoniaux aussi divers que contrastés.
Comment concevoir la réappropriation de ces immenses volumes horizontaux de béton dans des ports dont l’économie repose aujourd’hui principalement sur le tourisme et le commerce maritime ? Par quel biais réconcilier ville, territoire et architecture de guerre sans toutefois oblitérer la mémoire militaire de ces ensembles ? Quels types d’études préalables nourrissent une histoire de la ville palimpseste ? Est-il possible de réécrire une histoire de la modernité architecturale en prenant en compte le fait militaire ?
Rayonnant autour de ces différentes pistes de réflexion, cet ouvrage collectif ambitionne de repenser les processus dialectiques de construction et de réappropriations urbaines, historiques et patrimoniales d’ensembles urbains et périurbains. Prenant pour objets d’observation des ensembles tels que Saint-Nazaire, Bordeaux-Bacalan, Lorient-Keroman ou La Palice-Rochelle, il engage à une négociation inédite entre architecture militaire et civile, projet et histoire, restauration et mise en valeur.