Fait social total, nœud gordien de nombreux projets de développement, la question foncière nourrit depuis 50 ans un dense champ d’étude sur le continent africain. L’ouvrage en rappelle les légitimités foisonnantes sur fond de pluralisme juridique, d’enjeux multiples pour sécuriser les droits et les transactions.
La pression foncière est partout ressentie, du fait d’un accroissement démographique et d’un étalement urbain spectaculaires. Paysans dépossédés, dépositaires coutumiers, bénéficiaires de droits de passage, agents des administrations domaniales, citadins en quête de logement, investisseurs immobiliers… toutes les composantes des sociétés se montrent préoccupées par le contrôle de la rente foncière, l’encombrement judiciaire que provoquent des conflits en nombre ou la délivrance spéculative de titres depuis les villes. Ces convoitises déplacent les lignes du pouvoir local et de l’exclusion économique, rappelant d’autres processus d’accaparement foncier dans le monde. Il s’agit d’en décrire les acteurs et concurrences, d’écouter l’écho politique de ces logiques endogènes, sans s’arrêter aux transactions menées à grande échelle par des capitaux internationaux.