Ce numéro de Sciences de la Société vise à saisir dans quelle mesure il devient possible d’adresser un certain nombre de critiques au développement et à l’habitat durables. De telles critiques pourront aider à mieux comprendre les problèmes rencontrés par l’habitat durable – que se disputent les acteurs individuels (habitants, professionnels, bailleurs, architectes, etc.) ou collectifs (entreprises, institutions, associations, etc.) –, depuis la « production » de cet artefact à sa « consommation ». Il s’agit alors dans cette livraison de mettre en perspective non seulement les forces mais aussi les ambiguïtés ou les apories d’un tel « habitat durable », que celui-ci soit tour à tour considéré comme l’expression d’une « totalité en acte », d’un système incluant l’ensemble des éléments qui le constituent – des conditions de sa production à sa fonction d’usage , ou bien encore comme une « catégorie de la pratique ».
Comment un tel « habiter » peut-il reconfigurer notre rapport au monde – autrement que par une injonction à la ville durable – et ainsi réinterroger des enjeux environnementaux, sociaux, économiques, culturels ou de gouvernance ? Ce numéro de Sciences de la Société fait l’hypothèse que les critiques aujourd’hui portées à l’endroit de l’habitat durable pourront aider à des éléments de réponse à la mesure de ces enjeux.