On ne disconviendra pas que les réseaux sont aujourd’hui omniprésents. Mais on précisera qu’ils le sont avant tout dans nos discours : réseaux informatiques, socio-numériques, relationnels, professionnels, entreprises en réseau, réseaux économiques, financiers, liens et réseaux sociaux…, tout n’est que réseau, réductible à la notion de réseau. Son avènement le confirme, la science des réseaux ouvre à ces universaux – physiques, biologiques, sociologiques… – que sont les réseaux, tissés des interactions qui y sont à l’œuvre. Bien avant le numérique, Saint-Simon, pionnier d’une philosophie des réseaux, plus tard les courants interactionnistes, ou même Georg Simmel et son interactionnisme social, auraient-ils eu raison quand ils insistaient sur la dimension interactionnelle de l’action, et par là réticulaire de la société ? Pour certains, la société ne serait-elle alors que réseau ? Ou bien encore, tous les réseaux ne seraient-ils pas sociaux ? Non pas qu’ils soient le social, mais parce qu’ils le construisent ? Là où d’autres objecteront que les réseaux – quels réseaux ? – ne font ni ne façonnent en rien le social…
Dès lors, parce qu’une telle approche épistémologique et transdisciplinaire ne l’exclut pas, l’avènement desdits « réseaux sociaux » – plus exactement réseaux socio-numériques – pourra être intéressant, parmi d’autres questionnements.
Sciences de la Société
n° 91 – Mille réseaux
Réticularité et société
Auteur : Jean-Thierry JULIA (coord.)
N° ISBN : 978-2-8107-0316-6
Format et nombre de pages : 16,5 x 24 cm – 216 p.
Année : 2014
Réf. : LERA 91
21,00€