Ce numéro souhaite rendre compte des principaux problèmes théoriques et historiographiques des recherches académiques réalisées ces dernières années concernant l’Argentine du XXe siècle.
Comme l’ont indiqué plusieurs études sur l’histoire de l’historiographie nationale, les parcours proposés signalent la rupture marquée dans la production associée aux processus historiques du XXe siècle à partir de 1983. Le retour à la démocratie après une longue période de dictature militaire a entraîné l’introduction de nouveaux thèmes, de nouvelles perspectives et de nouveaux problèmes servant de base à de nouvelles analyses. En outre, la multiplication d’unités académiques dans différents lieux du pays et la promotion des organismes de recherche ont contribué à stimuler les études dans les provinces argentines, ce qui a aidé à la révision critique de l’historiographie déjà existante. En ce sens, il est possible d’esquisser quelques axes principaux qui traversent la plupart de la production académique : la problématisation du niveau d’observation, ce que l’on appelle « le retour au sujet », les rapports entre les individus et les structures, l’élargissement du concept de politique, la considération de différents types de sources (écrites, visuelles et orales), la prédominance des approches multidisciplinaires et les demandes d’études de synthèse et de comparaison ainsi que l’élargissement de savoirs spécifiques au sein de la communauté extra-universitaire.
Ce numéro permet d’établir un large état des lieux des grands débats de la société argentine actuelle, mené par des chercheurs universitaires du pays (Université de Bahía Blanca).