Qui accueillons-nous dans nos sociétés ? À qui refusons-nous l’asile et le logement ? Ces dernières années, cette polémique a fait rage dans les médias et la sphère publique à l’occasion de la « crise des migrants » – en France, en Allemagne et dans de nombreux autres pays européens. Une lumière crue est jetée quotidiennement sur une réalité régulièrement oubliée : les individus ou les groupes dans le besoin ne trouvent pas ipso facto asile dans un territoire, même gouverné selon des principes dits « humanistes ». L’asile doit être négocié. L’asile est demandé, sollicité et argumenté. Les acteurs impliqués développent des stratégies spécifiques, ils négocient, ils concluent parfois des accords et ils doivent bien souvent plaider ou se battre pour obtenir une aide internationale. Ces logiques sont anciennes. Elles sont aussi labiles : il y a quelques décennies encore, c’étaient les réfugiés démunis que l’on répugnait à accueillir, au contraire de migrants porteurs d’un capital financier et social. Les contributions de ce dossier interrogent ainsi l’accueil de l’époque antique à l’actualité la plus brûlante.
Revue soutenue par l’Institut des sciences humaines et sociales du CNRS.