n° 20 – Routes

Auteur : Patrick CABANEL (dir.)
N° ISBN : 978-2-8107-0215-2
Format et nombre de pages : 16 x 24 cm – 194 p.
Année : 2012
Réf. : DIA 20

22,00

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Migrants, exilés, minoritaires, se déplacent rarement au hasard, même dans la violence de l’histoire : ils utilisent des itinéraires pratiqués de longue date par ceux qui les ont précédés, et qui offrent un élément minimal de repérage et d’habitude dans un monde soumis à la perte et au chaos. Dans l’Europe médiévale et moderne sillonnée par les juifs comme dans celle, actuelle, des sans-papiers en provenance d’Afrique ou d’Asie, hommes et femmes circulent le long des mêmes routes, y compris maritimes, avec des itinéraires, des horaires, des adresses, des hôtes, des intermédiaires, des passeurs. Au moment où les Huguenots quittent la France pour la Suisse ou l’Angleterre, en 1685, beaucoup sont munis de ce qu’ils appellent des « routes » (une liste de villes et villages avec les noms des personnes auxquelles s’adresser, et des conseils sur la dangerosité de tel lieu ou tel itinéraire) – ces documents, confisqués à ceux qui ont été arrêtés, se trouvent dans les archives. Passer la ligne de démarcation, passer en Suisse ou en Espagne, dans les années 1940, relève d’une même pratique habituée de chemins en apparence, pourtant, détournés ou inconnus.

Mais dans la longue histoire des déplacements de populations, on ne saurait oublier les chemins – terrestres ou maritimes – empruntés de force par des hommes et des femmes arrachés à leurs terres. Les routes des traites esclavagistes en constituent un exemple frappant, car si les itinéraires des négriers était relativement bien balisés, les esclaves durent affronter des voyages vers l’inconnu lors de longues traversées maritimes ou à travers les terres.

C’est à toutes ces routes, matérielles et immatérielles, empruntées par des migrants, volontaires ou forcés, que ce numéro de Diasporas souhaite s’intéresser.

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