Ce numéro porte sur la question des archives écrites de la performance poétique, au sens général des arts verbaux. Il s’inscrit dans un mouvement d’ensemble revisitant l’histoire littéraire sous l’aspect des pratiques. L’écriture a d’abord été le seul moyen de faire mémoire des performances poétiques : l’archive écrite nous donne accès à des manifestations de poésie éloignées de nous dans l’espace et dans le temps ; elle possède ainsi un indéniable pouvoir de fascination. Dans le même mouvement où elle représente et, éventuellement, transcrit la performance, l’écriture généralement en interroge le sens et la valeur dans un contexte social. Telle est aussi la raison de la présence de scènes d’oralisation poétique dans des textes de fiction.
L’apparition des moyens mécaniques d’enregistrement ne fait pas disparaître ce mode de représentation, qui conserve toute sa puissance herméneutique : on le rencontrera, dans notre dossier, aussi bien chez des anthropologues que chez des écrivains, qui peuvent parfois être l’un et l’autre. La relation de l’oral et de l’écrit, souvent saisie dans une perspective idéologique, se trouve ici mise en situation dans une série de cas pratiques.
Littératures
Littératures n° 91 – Écrire, transcrire : scènes de performances poétiques
Auteur : Jean-François PUFF (coord.)
N° ISBN : 978-2-8107-1309-7
Format et nombre de pages : 13,5 × 22 cm – 216 p.
Date de parution : 20 février 2025
Prix : 23 €
Année : 2024
Réf. : LIT 91
Auteur
Jean-François PUFF est professeur de littérature française contemporaine et de création littéraire à CY Cergy Paris Université, au sein de l’UMR 9022 (Héritages : Culture/s, Patrimoine/s, Création/s). Poète lui‑même, il est spécialiste de poésie moderne et contemporaine. Il a notamment publié une monographie, Mémoire de la mémoire. Jacques Roubaud et la lyrique médiévale (2009), ainsi qu’un essai consacré à la question du sujet en poésie, intitulé Le Gouvernement des poètes. La poésie dans la conduite de la vie (2020).