Innovation socio-organisationelle • Incantation • Dématérialisation • Médiation symbolique • Variété • Précarité
Si visitée par les chercheurs, mais toujours aussi complexe, l’organisation est ici appréhendée selon la double entrée de l’innovation et de la norme. Ce choix implique de s’intéresser au système formé par les trois composants en les questionnant deux à deux, et en étudiant les processus qui le parcourent : phénomènes hétérogènes mêlant de l’incertitude, de la transgression, des interactions et des croyances, aménagement ou rupture de règles et d’habitudes, situation de confrontation, réponse à des défaillances, stratégies implicites ou explicites de négociation, rôle propre des réseaux, incidences sur la coordination entre activités et les savoirs qu’elles supposent, place de l’irrationnel…
Au sein donc des organisations, la norme pourrait revêtir la banalité routinière tandis que l’innovation demeurerait l’exceptionnelle rareté : ce n’est pas si sûr et la plus (in)formelle des deux n’est pas forcément celle que l’on croit. Telle est l’option que prennent plusieurs articles dans ce numéro, à travers leurs analyses des secteurs public et marchand, industriel et serviciel. Ils proposent principalement de clarifier les concepts de compétences dans un cadre délégataire, d’apprécier la force politique dans la régulation audiovisuelle, de reconsidérer l’appropriation d’innovations sociales et de l’imaginaire organisationnel, par les acteurs, dans un contexte de performance, de passer des organismes scientifiques au crible des médiations symboliques, de sacraliser internet via des normes.
