Comment la ville de Berlin est-elle redevenue capitale de l’Allemagne unifiée ? Pourquoi cette ville a-t-elle été choisie, au prix d’un vote si serré, pour accueillir les principales institutions fédérales ? En quoi quitter Bonn pour une ville beaucoup plus vaste et peuplée a pu changer les pratiques liées au pouvoir ?
En 1999, le gouvernement et le parlement allemands quittent la petite ville rhénane de Bonn pour s’installer à Berlin, la plus grande agglomération du pays. Cet événement, directement consécutif de la réunification de 1990, constitue un des jalons importants de l’histoire politique et urbaine de l’Allemagne contemporaine. Il a d’une part contribué à la métamorphose de Berlin, tant marquée par la Seconde Guerre mondiale puis la guerre froide, et d’autre part, a mené à la gestion de l’état original de « post-capitale » à Bonn. Pour Berlin, redevenir capitale contribue à se confronter à son passé de siège du pouvoir nazi et est-allemand tout en se réinventant. La ville dresse donc, dans les années 2000, le bilan du fonctionnement d’un centre de décision moderne appuyé sur une myriade de métiers dont la marche quotidienne se fond dans son tissu urbain.