Alors que le mouvement chaviste avait fait lever d’immenses espoirs en Amérique latine et ailleurs, ses perspectives apparaissent désormais plus que compromises : le Venezuela est embourbé dans une crise multiforme qui semble sans issue. Comment un gouvernement qui a suscité autant d’espoirs a-t-il pu connaître une telle descente aux enfers ?
Au prix d’un important travail de terrain consacré à l’organisation et aux activités des syndicats vénézuéliens, Thomas Posado se propose d’éclairer ce retournement de conjoncture. Une analyse attentive de la composition des comités exécutifs de trois grandes centrales syndicales lui permet de montrer comment, à partir de l’accession au pouvoir d’Hugo Chávez en 1999, la frontière s’est progressivement effacée entre pouvoir politique et mouvement syndical avec pour conséquence la perte d’autonomie du second face au premier.